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socialisme, origines du communisme français, biographies


L’implantation du Comité de la IIIè Internationale en Seine inférieure (actuelle Seine maritime)

Publié par archivescommunistes sur 11 Septembre 2011, 16:53pm

Catégories : #éléments d'histoires locales

 

Dès septembre 1919, un Comité de la IIIè Internationale est constitué au Havre à la suite d’une réunion animée par Charles Rappoport. Ce groupe local ne semble pas se maintenir longtemps et renaît au cours de l’été 1920 et y seront une vingtaine d’inscrits mélant anarchistes et socialistes de gauche.

 

Parallèlement, Paul Briard, instituteur, créa au même moment un autre groupe, à Dieppe cette fois avec le soutien de Léonie Kauffmann qui représentait la direction nationale. du Comité. Briard eut des démêlés avec la Justice car Paul Briard avait diffusé une brochure du Comité au cours d’une réunion syndicale interdite depuis octobre 1919 par le gouvernement. Mais c’est à partir de l’été 1920, que les comités locaux se développent. On sait qu’outre les deux comités locaux évoqués, Ernest Lepez en anime un à Fécamp et Joseph Leroy à Elbeuf. Sans doute, d’autres groupes ont pu exister sans que des traces nous soient parvenus jusqu’à nos jours. Edmond Basilaire, l’âme du mouvement communiste dans le département coordonne l’ensemble dans un comité départemental. Ce sont des dizaines de militants qui ont été membres du Comité de la IIIè Internationale et responsables à des niveaux importants de la CGT ou Parti socialiste.

 

Parmi les signataires de la motion d’adhésion sans réserve qui fut votée à la majorité au congrès de Tours, on trouve Gustave Courage en tant que membre du Comité, qui fut secrétaire de la fédération socialiste de 1918 à 1920.

 

Témoignage de Roger Darves-Bornoz (Cahiers de l’Institut Maurice Thorez, N° 20, 4ème trimestre 1970) 

(…) Le nom de Perceval [pseudonyme de Darves Bornoz] fut bientôt connu dans toutes les section du département de la Seine Inférieure, car, dès que l’une d’elles discutait de l’adhésion, prévenu par mes liaisons avec le Comité de la 3ème Internationale, j’allais y défendre nos thèses (…) A Rouen, j’étais particulièrement soutenu par Basilaire, chef de bureau à la préfecture (…), par Delahaye, un peintre en bâtiment qui recevait de Paris pour les vendre une cinquantaine d’exemplaire du Bulletin Communiste, par Engler, le secrétaire des syndicats des dockers (…)

Roger Darves-Bornoz

  


Annonce parue dans Le Progrès, organe socialiste de la Seine Inférieure (n°25, 19 juin 1920) :

 

«Comité de la 3ème Internationale d’Elbeuf et environs

Aux travailleurs manuels et intellectuels

Le Comité de la 3ème Internationale met en garde les camarades employés, chefs d’atelier et ouvriers, surtout anciens combattants, contre la pression dont ils vont être l’objet de la part de certains de leurs employeurs, pression ayant pour but d’obtenir leur adhésion à la « Ligue Civique ». Il peut même leur arriver d’être inscrits comme ligueurs sans avoir été consultés. Il leur rappelle que le premier exploit des adhérents de la « Ligue Civique » fut de moucharder à la police contre notre ami Rappoport, lui attribuant des propos qu’il n’avait nullement tenus, afin de le faire emprisonner. Que le vrai but de la « Ligue Civique » est de défendre le bien mal acquis des Profiteurs de Guerre, comme le sont quantité d’associations pareilles à l’étranger, notamment en Allemagne.

Qu’il serait paradoxal de ce soit les victimes de la grande guerre qui servent de boucher au régime capitaliste qui a produit cette guerre.

L’Internationale des Profiteurs est riche et dispose de moyens matériels de pression.

Mais l’Internationale des Travailleurs dispose de la plus grande puissance morale qui existe.

Travailleurs de tous les pays, organisez vous, unissez vous si vous ne voulez pas retourner à l’esclavage et au grand abattoir.

Le secrétaire par intérim

J. Leroy

 

Annonce parue dans Le Progrès, organe socialiste de la Seine Inférieure (n°30, 24  juillet 1920) :

Comité de la 3ème Internationale d’Elbeuf et environs

Réunion générale ordinaire le  mardi 27 juillet, à 8h, salle Dubus, à Caudebec-lès-Elbeuf

Le secrétaire par intérim

J. Leroy

 

Extrait de la biographie de BASILAIRE Edmond, Martial. (Maitron)

Né à Gommegnies (Nord) le 12 septembre 1892, serait mort à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure) le 29 novembre 1945. Fils d'un marchand de bois, marié à Gommegnies en octobre 1919, Ed. Basilaire était chef de bureau à la préfecture de Seine-Inférieure (Rouen) et syndicaliste.

 

Membre de la SFIO, président du comité départemental de la IIIe Internationale, Basilaire fut délégué au congrès de Tours avec Roger Darves-Bornoz (cf. Le congrès de Tours, édition critique, p. 329, le compte rendu donne l'intervention de Basillaire (sic) de Seine inférieure mais, selon le témoignage de Darves-Bornoz, c'est ce dernier qui avait pris la parole.

   

Extrait de la biographie DARVES-BORNOZ Roger dit PARCEVAL Jean. (Maitron)

 

Né à Aix-les-Bains (Savoie) le 2 juillet 1891 ; marié le 4 septembre 1923. Professeur agrégé de Mathématiques. Militant des Étudiants collectivistes, de la CGTU, de la CGT et du Parti communiste.

 

Fils d'instituteurs savoyards, R. Darves-Bornoz fit des études secondaires au lycée de Chambéry (Savoie), passa le baccalauréat en 1909. Il prépara l'École polytechnique au lycée Ampère à Lyon, et inscrit sur la liste complémentaire au concours de l'École normale supérieure, fut boursier de licence en 1912. Il adhéra cette même année au Parti socialiste et devint secrétaire du groupe lyonnais des Étudiants collectivistes responsabilité qu'il exerça jusqu'en 1914 puis en 1919. Mobilisé en 1914, versé dans le service auxiliaire, il fut mis en sursis d'études en avril et démobilisé le 15 août 1919.

 

Revenu à Lyon, il y fut à nouveau secrétaire du groupe des Étudiants collectivistes et adhéra au comité pour la IIIe Internationale. Sa bourse ayant été transférée pour la Faculté des sciences de Strasbourg, il y poursuivit en 1919-1920 études et action militante (secrétaire du groupe des étudiants collectivistes). Il fut délégué au congrès de Strasbourg (25-29 février 1920) du Parti socialiste et à celui de Paris des étudiants collectivistes juillet 1920. Il fut également reçu sixième sur 22 à l'agrégation de mathématiques en juillet et nommé au lycée Corneille de Rouen en septembre 1920. Militant dans le Parti socialiste pour l'adhésion à la IIIe Internationale, il fut délégué au congrès de Tours (intervention attribuée à Basilaire dans le compte rendu).

 

Il fut l'un des fondateurs du PC en Seine-Inférieure, collaborant notamment au Communiste de Normandie.


Extrait de la biographie ENGLER Victor, Jacques, Nicolas. (Maitron)

Né le 2 août 1884 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 9 décembre 1935 au Grand-Quevilly (Seine-Inférieure) ; ouvrier verrier puis docker à Rouen ; secrétaire de l'Union locale unitaire de Rouen ; secrétaire de la Fédération nationale des Ports-et-Docks (CGTU) ; membre du Comité central du Parti communiste en 1926, puis, communiste oppositionnel partisan de l'unité et de l'indépendance syndicale.

(…)

« Minoritaire » et créateur du Comité syndicaliste révolutionnaire de Rouen avec Delahaye, Engler soutint l'action de Basilaire et Darves-Bornoz, qui défendaient dans la Fédération socialiste de Seine-Inférieure l'adhésion à la IIIe Internationale. Aussi adhéra-t-il au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Il fut élu secrétaire de l'Union locale CGT le 27 mai 1921 et secrétaire adjoint de l'Union départementale lorsque l'une et l'autre passèrent sous le contrôle des minoritaires. Son syndicat le suivit à la CGTU en 1922. Il devint délégué fédéral permanent (CGTU) et déploya une grande activité dans le Nord et au Havre, où il amena les dockers à la CGTU malgré l'opposition de l'ancien secrétaire Louis François. Dans le même temps, il renforça l'Union locale de Rouen affaiblie par l'échec des grèves de mai 1920.

 

DOCUMENTS EN LIGNE :

Le rapport de police présente une controverse entre partisans et adversaire du communisme au cours d'une réunion socialiste en octobre 1920. A noter, deux dirigeants nationaux sont venus à Elbeuf, Léonie Kaufmann et Albert Treint. Ce dernier, mal repéré par la police le dénomme GRAIN !

 

  AD76 4M3261-1      AD76 4M3261-2

 

 

 

 


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