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socialisme, origines du communisme français, biographies


CORNIL Eugène

Publié par archivescommunistes sur 21 Octobre 2012, 15:54pm

Catégories : #éléments biographiques

CORNIL Eugène

Né le 24 avril 1874 à Roubaix

 

Fils d’Alfred Cornil et de Zoé Desmarchelier, Eugène eut sans doute un frère Victor né le 10 novembre 1875 car ses deux parents sont cités dans un rapport de police évoquant un Victor Cornil.

Eugène Cornil, charpentier en fer avant-guerre, affirma dans sa courte biographie qu’il adressa en 1921 à La Vie Ouvrière avoir été socialiste depuis 1896 et qu’il milita dès cette époque dans la section de Roubaix jusqu’en 1907. Son départ fut motivé par une sanction infligée visiblement par Jean Lebas qui avait contesté le vote d’une motion antimilitariste dans la section puis envoyée à la Guerre sociale de Gustave Hervé. C’est donc malgré lui qu’il poursuivit son action dans les milieux anarchistes, « avec d’autres socialistes qui venaient là parce que écœurés, comme moi, par la cuisine des politiciens du Nord ».

Orateur, il intervenait dans des réunions néo-malthusiennes et révolutionnaires. Il fut un militant d’avant guerre dans la région de Roubaix dont l’activité gêna et dut souffrir d’une répression. Il fut condamné le 9 octobre 1911 pour distribution de brochures anarchistes. En mars 1914, Eugène Cornil fut exclu de son syndicat des Métaux et le journal le Combat, de défense et d’éducation ouvrière, fit campagne pour sa réintégration. Nous ne savons pas s’il fut réintégré.

Pendant la Première Guerre mondiale, Eugène Cornil ne fut pas été mobilisé.

Il adhéra au Comité de la IIIè Internationale qui se forma dans le Nord en juillet 1920. Un certain nombre d’anarchistes qui adhérèrent dans ce Comité se connaissaient depuis leur regroupement autour du  Combat, qui se présentait comme l’organe de combat communiste révolutionnaire du Nord, qui exista entre 1911 et 1914. Parmi les membres du Comité de la IIIè Internationale, on y trouvait non seulement le nom d’Eugène Cornil, mais aussi d’Oscar Descamps et d’Emile Boucher.

Le 17 décembre 1920, le tribunal correctionnel de Lille le condamnait à 500 francs d’amende et à un mois de prison pour introduction illégale en France de propagande communiste.

Après le congrès de Tours (décembre 1920) de la SFIO, La Vie Ouvrière lança un débat en direction des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires sur leur entrée dans le Parti. Eugène Cornil donna alors sa position : « je crois qu’il est du devoir de tout socialiste sincère d’entrer ou de rentrer au Parti pour compléter s’il est nécessaire la besogne d’épuration et y renforcer l’esprit révolutionnaire ».

 En 1922, devenu entretemps marchand ambulant de bouteilles, il semblait appartenir à la fois au groupe anarchiste de Croix et à la section communiste de Roubaix.

Eugène Cornil rompit avec les communistes et continua de militer dans le mouvement libertaire. Il collabora à la Terre Libre  de février 1936 à septembre 1937, organe de la Fédération anarchiste. Le 29 octobre 1930, le Préfet du Nord l’avait rayé du carnet B.

Le 12 décembre 1912, il fut condamné pour entretien de concubine au domicile conjugal. En 1919, il avait  divorcé deux fois et remarié une troisième fois. Il avait un fils âgé de 19 ans, né de sa première femme.

 

François FERRETTE

 

Sources : centre des archives contemporaines, cote 1994 0437 article 375 dossier 34290 ; La Vie Ouvrière, 1er avril 1921 ; dictionnaire des militants anarchistes (http://militants-anarchistes.info/spip.php?article3440)

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