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socialisme, origines du communisme français, biographies


FABRE Camille, Pierre, François (dit Frambeille)

Publié par archivescommunistes sur 20 Octobre 2012, 13:33pm

Catégories : #éléments biographiques

FABRE Camille, Pierre, François (dit Frambeille)

Né le 7 avril 1874 à Ussel (Corrèze).

 Engagé volontaire à Mâcon pour 3 ans, il fut incorporé le 26 mai 1895 dans le 8è Régiment d’infanterie coloniale qu’il quitta le 2 septembre 1897. Dès 1898, la police l’avait repéré en tant qu’anarchiste et faisait l’objet d’une surveillance dans plusieurs départements. Parallèlement, il menait une activité de voyageur de commerce et vendait des sachets de thé.

Dans la nuit du 8 au 9 décembre 1899, Camille Fabre et Louis Herrera s’introduisirent dans l’église de Bugeat (Corrèze) et fracturèrent tous les troncs pour en soustraire l’argent. Ils forcèrent également les armoires pour en voler les vases sacrés et divers objets consacrés au culte. Ils furent arrêtés à Limoges à la sortie d’un train le 9 novembre 1899 pour vol qualifié, porteurs des objets ainsi que de pince-monseigneur, fausses clés ainsi que d’un révolver chargé. Avant sa condamnation, il tenta de s’évader le 28 février 1900 et reçut une peine de quarante jours. Il fut condamné le 27 mars suivant par la Cour d’Assises de Corrèze à 10 ans de prison (réduite d’un an par décret présidentiel en 1903) et 20 ans d’interdiction de séjour. Cette interdiction devait prendre fin le 9 décembre 1928 mais semble être tombée en désuétude.

 La librairie du progrès, située à Paris, pour laquelle travaillait son frère Henri, lui proposa de l’embaucher dès la sortie de prison. Libéré le 27 décembre 1905, il put sortir de prison et devenir voyageur de commerce dès janvier 1906, pour la librairie Besson à Limoges, puis pour le compte de plusieurs librairies parisiennes. Camille Fabre demanda à titre provisoire la levée de l’interdiction de séjour pour Paris afin de voir son frère Henri. Mais la Préfecture de police la lui refusa. Sur le plan professionnel, cette interdiction limitait l’exercice de son métier, notamment à Lyon ou Saint Etienne. Il sollicita à cette fin, en octobre 1906, le Ministère de l’Intérieur qui l’autorisa en janvier 1907 à se rendre dans ces deux villes sous réserve de bonne conduite et de faire constater son arrivée et son départ auprès de la préfecture.

En février 1909, il était inscrit au carnet B en Meurthe et Moselle depuis plusieurs années. Il fut accusé, sans preuve, d’avoir hébergé Charles Bill qui tua en 1914 un dénommé Blanchet soupçonné de délation dans les milieux anarchistes.

Il s’était engagé comme volontaire le 5 août 1914 et affecté au 30è Régiment d’infanterie territoriale comme soldat de 2è classe. Il devint caporal le 2 mai 1915 et sergent le 1er septembre. En mars 1916, il fut nommé sous-lieutenant à titre provisoire. Il a été blessé en Champagne le 9 janvier 1917 par l’éclatement inattendu d’une grenade alors qu’il suivait les cours du Chef de section. Il fut ensuite amputé de l’avant-bras droit. Il fut en outre atteint de demi-surdité et perdit l’usage d’un œil. Il fut réformé à Paris le 15 mars (ou mai ?) 1918 avec 95% d’invalidité.

En avril 1919, il acquit des locaux, 12, rue Grange batelière. Ces bureaux servaient de siège de la fédération de la Seine de l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC) dont il était membre du comité central. Les mêmes locaux serviront pour le siège du Bulletin communiste (avant de se déplacer rue Montmartre) en mars 1920, et celui de la Revue communiste, lancée en avril par Charles Rappoport pour appuyer sur le plan théorique l’adhésion à la IIIè Internationale. En 1919, il était membre de la section socialiste du IXè arrondissement de Paris. Camille Fabre apportait une aide matérielle non négligeable à la gauche de la SFIO. En mai 1920, le Bulletin communiste l’annonçait comme secrétaire de la commission d’études du Comité de la IIIè Internationale.

En avril 1922, il était membre de la 9è section du parti communiste mais en fut exclu et suivit son frère, auquel il était très lié depuis longtemps, dans l’union socialiste-communiste. Il s’agissait d’une organisation née en 1923 de la fusion de deux scissions du parti communiste, le Parti communiste unitaire et l'Union fédérative des travailleurs socialistes révolutionnaires de France. Camille Fabre anima le 24 décembre 1924 à Auneau une réunion  « communiste », selon la police, mais sans doute au titre de l'Union socialiste-communiste. On retrouve un Camille Fabre, représentant du PC dans des meetings des jeunes communistes du 5 et 7 septembre 1928. En 1935, L’Humanité du 3 avril le signalait parmi une liste des souscripteurs.

Le 1er décembre 1924, Camille Fabre devint directeur de l’Entraide juridique, contentieux général, civil et commercial. Il s’agissait d’un cabinet d’affaires dont les bureaux étaient situés 12, cité Trévise dans le IXè arrondissement de Paris.

Le 16 mai 1931, il fut rayé du carnet B de la Seine. Il habitait à Clamart et ne se signalait plus par une activité politique depuis plusieurs années. En 1922, il avait loué pour 18 ans un domicile à Auneau (Eure-et-Loir).

Il mourut le 11 décembre 1945 dans le XIIè arrondissement de Paris.

 

Sources : centre des archives contemporaines : cote 19940445 article 5 dossier 364 (dossier Camille Fabre), l’Humanité, 5 septembre 1928, 7 septembre 1928 ; Bulletin communiste, 3 juin 1920 ; État civil d'Ussel, 7 mai 1984 (information de la notice biographique rédigée par J. Maitron et Cl. Pennetier).

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